Petite Chronique de la Politique en Europe

 


une photo d'abeille : bientôt un souvenir ?


A propos des Abeilles...

 

Les abeilles gagnent au conseil d'état
ApiServices, 31 mars 2004.

Le 31 mars 2004, le Conseil d’Etat a rendu son arrêt très attendu dans l’affaire Gaucho. Le Conseil d’Etat a annulé la décision du ministre refusant d’interdire le Gaucho sur les cultures de maïs.

Après avoir confirmé que l’interdiction du Gaucho sur tournesols est définitivement prononcée depuis le 22 janvier 1999, le Conseil d’Etat a constaté aprés examen que la méthode d’évaluation du risque pour l’homme, l’animal et l’environnement sur la base de laquelle le ministre a pris sa décision est illégale. Le Conseil d’Etat a ensuite observé que « le ministre ne fait pas état de ce que l’autorisation qu’il a refusée de retirer aurait été elle-même fondée sur la méthode légalement exigée ». En conséquence, le Conseil d’Etat a annulé la décision illégale du ministre refusant d’interdire le Gaucho sur les maïs.

Le Conseil d’Etat a enfin donné injonction au ministre de reprendre un nouvelle décision sous deux mois en tenant compte spécialement du rapport établi par le Comité Scientifique et Technique sur les troubles des abeilles présenté en novembre 2003, lequel est extrêmement défavorable au maintien du Gaucho sur le marché.

Le Conseil d’Etat rappelle qu’une seule et unique méthode uniforme, prévue par la loi, s’impose à l’administration qui ne peut pas s’en écarter, contrairement à ce qu’elle a fait pour le Gaucho. Le ministre a en outre été condamné à verser une certaine somme aux organisations syndicales.

L’Union Nationale de l’Apiculture Française se réjouit de cet arrêt du Conseil d’Etat, fondamental pour les apiculteurs car il constitue un rappel à l’ordre solennel de toute l’administration en charge des produits phytosanitaires. Ce rappel à l’ordre devrait contribuer à l’assainissement du contrôle des produits phytosanitaires que les apiculteurs réclament depuis de trop nombreuses années.

(source)

 


Battisti écrivain


"La parole à été donnée à l'homme pour dissimuler sa pensée."
Tayllerand.

 

Les travailleurs défendent les honnêtes gens
Pariroma, mardi 6 avril 2004

Le 3 mars dernier, les honnêtes travailleurs ont manifestés pour prendre la défense d'un autre honnête travailleur, Cesare Battisiti. Heureusement, ce défilé fut un plein succès : de nombreuses photos de presse furent prisent, attestant publiquement de la vaillance de nos élus tricolordement encharpés, lesquels n'ont pas hésité à payer de leur personne en marchant dans la rue au risque d'user leur chaussures, pour défendre un innocent injustement inquiété par la justice de son pays sous le discutable prétexte qu'il aurait occis 4 des ses contemporains... ce n'est tout de même pas comme s'il s'était attaqué à la reine d'Angleterre!

Les victimes de Battisti
Liberté Blog libéral, par Vincent Bénard ,
8 mars 2004

Pour ceux qui vivraient sur la banquise ou refuseraient tout contact avec un organe de presse français, et il y aurait de quoi, rappelons les grandes lignes de l'affaire "Cesare Battisti": Battisti, un terroriste italien, a assassiné 4 personnes entre 1978 et 1979. Fuyant l'Italie, qui l'a condamné par contumace, réinstallé en France, où il poursuit une carrière d'écrivain de polars, il vient d'être arrêté suite à une demande d'extradition formulée par le gouvernment italien, qui souhaiterait bien voir le sinistre individu en question effectuer sa peine.

Normal, non ? Et bien pas du tout, pour tous nos gauchistes des beaux salons parisiens, toutes mouvances confondues, des extrêmistes d'attac aux soi disant modérés du PS, nous avons assisté à un indécent bal des pleureuses vitupérant la demande d'extradition italienne, et condamnant notre ministre de la justice pour y avoir donné suite, l'Italie étant coupable à leurs yeuxd'exercer une injuste vendetta à l'encontre, je résume, d'un "idéaliste romantique, certes un peu violent dans sa jeunesse, mais pour des causes justes, et qui représente un modèle de réinsertion sociale qu'il conviendrait de citer en exemple, plutôt que pourchasser après si longtemps..."

La veulerie de notre intelligentsia "gauche citoyenne" volant au secours des assassins apparait encore plus choquante, indécente, que les cris d'orfraie de l'UMP après la condamnation de Juppé, lui au moins n'a tué personne. Cet épisode lamentable survient après le soutien affiché du PCF et de l'extrême gauche à Nathalie Ménigon, autre crapule terroriste emprisonnée pour plusieurs meurtres commis avec le groupe "action directe". J'avoue avoir de plus en plus de mal à supporter cette gauche là, je ne suis plus très loin des limites de ma tolérance.

Soucieux de parfaire ma culture, et de fonder mon opinon sur un savoir aussi large que possible, j'ai cherché à en savoir plus sur les quatre personnes que Battisti a assassinées. Je pensais que mon google préféré me donnerait facilement la réponse. Que nenni, chers lecteurs! Les premières pages de réponses sont trustées par les appels de l'extrême gauche à la libération de cette sous-merde, et par des articles de la presse française insistant sur les développements récents de l'affaire Battisti, ouvrant largement leurs tribunes à tous les comités-de-soutien formés pour soutenir l'insoutenable, mais omettant scrupuleusement de revenir sur les meurtres commis en 1978 et 1979, et de parler des victimes du terrorisme de la révolution d'extrême gauche en marche. Je vais finir par croire qu'en France, les salauds, les Battisiti, Ménigon, Rouillan, Abou Daoud, Mummia, Ben La Haine, sans parler des dictateurs comme Arafat, Duvallier, Saddam, Castro, Aristide, Mugabe, méritent plus de considération de la part de nos bobos et dirigeants, et de leur presse dévoyée, que les milliers d'anonymes qu'ils ont tués ou séquestré.

Heureusement, Pierre Lellouche, apparemment un des rares députés UMP pourvu de principes, répare cet oubli dans cet article du Figaro, dont je cite un court extrait (sinon, ils me font un procès):

"... Mais j'aimerais cependant vous rappeler les faits qui ont conduit Monsieur Battisti à fuir l'Italie, il y a quinze ans, d'abord pour le Mexique puis pour la France.

– Assassinat du gardien de prison Antonio Santoro, le 6 juin 1978. Ce gardien de prison a été abattu par Battisti de coups de feu tirés dans le dos.

– Assassinat du boucher Lino Sabbadin, le 16 février 1979. Battisti, en compagnie d'un autre homme, a tiré sur ce commerçant dans sa boutique puis l'a abattu de deux balles alors que l'homme était à terre. Ce commerçant a été assassiné parce qu'il s'était opposé à un vol avec violence commis par la bande de Battisti en janvier 1979 au cours duquel un malfaiteur a été tué.

– Assassinat du bijoutier Pierluigi Torregiani le 16 février 1979. Cet assassinat a été préparé par Cesare Battisti, mais exécuté par des membres de sa bande armée. Le fils mineur de la victime a également été touché par les balles. Il est resté paraplégique. Comme le précédent, ce commerçant a été assassiné parce qu'il s'était opposé à un vol avec violence commis par la bande de Battisti en janvier 1979 au cours duquel un malfaiteur avait été tué.

– Assassinat du policier Andrea Campagna le 19 avril 1979. Cet assassinat a été commis par Battisti parce que le policier Campagna était apparu sur les images d'un reportage télévisé consacré à l'arrestation des auteurs de l'assassinat du bijoutier Torregiani. Il a été abattu de cinq balles à bout portant alors qu'il rendait visite à sa fiancée.

Voici pour les faits incontestables. Venons-en aux condamnations: Cesare Battisti a été jugé par contumace par la cour d'assises de droit commun à Milan en 1988 sur la base de témoignages de repentis et sur des preuves matérielles irréfutables. M. Battisti avait des avocats qui ont fait appel au nom de leur client. Un deuxième procès a eu lieu en 1990. Ce deuxième procès a confirmé le verdict... Depuis 1989, l'intégralité de la procédure par contumace italienne a été validée par la Cour européenne des droits de l'homme."

Voila qui aurait dû inciter nos défenseurs des "droits-de-l'homme à condition qu'il soit de gauche" à un peu plus de retenue et de décence. Au lieu de cela, des élus "roses-rouges-verts" parisiens ont demandé le placement de Battisti "sous protection de la ville de Paris", qui je suppose a quitté notre république sans qu'on m'en parle, et a promulgué de nouvelles lois en faveur des terroristes marxistes, puisqu'en droit français, cette notion de placement sous protection d'une collectivité n'existe pas.

Antonio, Lino, Pierluigi, Andrea, vous valez moins que votre assassin aux yeux de ces gens là. Qu'importe le nombre, le nom et l'honneur des victimes des terroristes si ces derniers versaient le sang au nom de Marx, de Lénine, ou d'Allah. Les salauds seront des saints, les morts ne sont que cendres et poussière.

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Lien vers l'article du Figaro trouvé via l'institut Hayek

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Paris : Delanoë dévoile le pot aux roses
Libération
, Jeudi 1 avril 2004 - Sous Chirac et Tiberi, des jardiniers municipaux entretenaient des jardins privés d'élus.

Mais quand l'histoire récente de la mairie de Paris arrêtera-t-elle de délivrer petits et grands secrets ? Alors que la plupart des affaires achèvent leur parcours judiciaire, Bertrand Delanoë vient de remettre un jeton dans la machine en déposant plainte le 17 mars avec constitution de partie civile pour «abus de confiance» auprès du doyen des juges d'instruction de Paris. Une source judiciaire indiquait hier qu'«a priori, une information judiciaire devrait être ouverte».

L'histoire, dévoilée hier par le Canard enchaîné, est au niveau des Danette au chocolat de Bernadette Chirac ou des bataillons de fantômes qui ont réussi à voter pendant des années pour les Tiberi.

Le pot aux roses a été découvert en décembre 2003 par l'Inspection générale de la mairie, ce corps de contrôleurs qui, pendant longtemps, a débusqué les dérapages de certains hauts fonctionnaires des équipes précédentes mais pour aussitôt les enterrer. L'inspection a révélé que, depuis une vingtaine d'années, des jardiniers municipaux ont entretenu des jardins privés sur les heures payées par les contribuables de la capitale. La mairie a estimé avoir été flouée de 700 000 euros. Concrètement, les chefs de certains ateliers municipaux envoyaient des ouvriers biner et bêcher dans les jardins de demeures des arrondissements chic de l'Ouest parisien, voire dans les banlieues cossues avoisinantes. Évidemment, les villas en question appartenaient à des élus ou des fonctionnaires chiraquiens ou tibéristes.

Selon un témoignage de jardiniers à l'origine de l'enquête administrative, les ouvriers avaient pour obligation «de porter leur ciré à l'envers pour cacher le logo Ville de Paris». Et s'ils étaient interrogés par de vilains curieux, ils devaient répondre qu'ils travaillaient pour «une boîte d'intérim». Des fleurs et des arbres ont aussi été directement volés dans les serres municipales. Un juge d'instruction devrait bientôt être désigné.

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Les sociaux-démocrates polonais cherchent un Premier ministre
AFP, samedi 27 mars 2004

Les responsables nationaux sociaux-démocrates (SLD, au pouvoir en Pologne) ont examiné samedi les moyens de redorer leur blason après la scission du parti et le départ du Premier ministre Leszek Miller fixé au 2 mai, au lendemain de l'adhésion à l'Union européenne.

Notre commentaire: Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même!

"L'atmosphère est à l'irritation. Les gens veulent des réponses claires à des questions posées de longue date, a noté le vice-président du SLD et ministre de l'Intérieur Jozef Oleksy, avant la réunion à huis clos de quelque 300 dirigeants, dont nombre de ministres.

Lors d'une conférence de presse, le président du SLD, Krzysztof Janik, s'est prononcé contre des législatives anticipées, contre l'avis de l'opposition de droite. "Pour sortir de la grave crise de confiance envers le gouvernement, il faut changer ce gouvernement. Nous ne voyons aucune raison d'organiser des élections législatives dès maintenant. Ce parlement n'a pas épuisé ses possibilités", a-t-il dit.

"Nous discutions des scénarios possibles en vue des consultations politiques" annoncées par le président Aleksander Kwasniewski pour trouver un successeur à M. Miller, a-t-il dit.

M. Kwasniewski annoncera lundi son choix. Il pourrait porter, selon la presse polonaise, sur M. Oleksy ou sur l'une des deux personnalités plus proches du chef de l'Etat, lui-même un ancien du SLD: le chef de la diplomatie Wlodzimierz Cimoszewicz et l'ancien ministre de l'Economie Marek Belka, actuellement membre de l'équipe de Paul Bremer, l'administrateur américain en Irak.

Au plus bas dans les sondages et miné par les désertions et les scandales de corruption, M. Miller subissait des pressions depuis des mois pour lâcher le pouvoir.

Après avoir cédé le 7 mars la présidence du parti, le Premier ministre a finalement jeté l'éponge vendredi dès son retour du sommet de l'UE à Bruxelles. Sa décision a visiblement été précipitée par la création le jour même d'un nouveau parti social-démocrate (SDPL), à la suite d'une scission effectuée par 27 personnalités du SLD.


M. Janik a réitéré samedi ses critiques envers ce groupe conduit par le président de la Diète (chambre basse) Marek Borowski. "Nous serons concurrents, mais sans invectives réciproques", a-t-il dit, tout en laissant entendre que M. Borowski devrait quitter la présidence de la Diète.

En annonçant sa décision, M. Miller avait reconnu "la décomposition évidente de la base de gauche de son gouvernement" et estimé que ce nouveau parti créait "une situation fondamentalement nouvelle".

M. Kwasniewski, qui avait déjà tenté de déboulonner son Premier ministre le soir du résultat du référendum d'adhésion à l'UE en juin, souhaite investir le nouveau gouvernement avant le 16 mai, délai légal de 14 jours pour la formation d'une équipe.

Une fois dans l'UE, le plus grand des dix nouveaux pays membres avec 38,3 millions d'habitants, devra préparer ses premières élections européennes fixées au 13 juin.

Pour le quotidien Gazeta Wyborcza (centre gauche), "il est impossible de prévoir ce qui va émerger du chaos politique en Pologne". Le journal met aussi en garde contre des élections anticipées: elles "donneraient à l'heure actuelle de meilleures chances à Samoobrona", le parti populiste et radical d'Andrzej Lepper.

Mais le quotidien Rzeczpospolita (droite libérale) juge qu'"un nouveau gouvernement n'est pas une solution, la seule issue de la crise étant des élections anticipées".

Les législatives sont prévues en Pologne à l'automne 2005, en même temps que la présidentielle, mais le SLD admet officiellement la possibilité de les avancer au printemps 2005.

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Un homme croit voir Ben Laden dans les rues de Montpellier et fonce sur lui
AP, mercredi 17 mars 2004, 12h09 - MONTPELLIER (AP)

Il avait cru reconnaître Oussama ben Laden et lui avait foncé dessus avec sa voiture. Un artisan montpelliérain de 35 ans a été condamné mardi à trois mois de prison avec sursis pour avoir tenté d'écraser un homme qu'il avait pris pour le chef du réseau terroriste Al-Qaïda, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat, Me Mendel.

L'artisan, prénommé Pierre, a également été condamné à verser 500 euros à sa victime, avec obligation de soins. Il a été pris en charge immédiatement par un éducateur et par le juge d'application des peines.

Selon son avocat, Me Mendel, "c'est une excellente peine. Les juges ont reconnu, comme je l'avais demandé, l'altération des facultés mentales de mon client". Me Mendel a précisé que l'artisan "a vraiment été victime d'une vraie bouffée délirante. Mon client n'était pas bien depuis plus de 15 jours. Il a été traumatisé par ce qui s'est passé en Espagne. Ajoutons à cela les soucis qu'il connaît dans son entreprise et une grosse fatigue. Le tout s'est accumulé et explique la bouffée délirante dont il a été victime".

L'homme avait foncé lundi dans le centre-ville de Montpellier avec sa voiture sur un jeune homme d'une trentaine d'années, qu'il avait pris pour Ben Laden. La voiture s'est encastrée dans des escaliers et n'a pas heurtée la victime désignée, qui s'en tire donc avec une belle frayeur.

Me Mendel conclut sobrement: "ce n'était pas Ben Laden, sinon on aurait gagné cinq millions de dollars!". AP

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Europe


Petite Chronique du Monde

 

Transparence
Libé, mardi 16 mars 2004, par Gérard DUPUY.

L'attentat de jeudi et le vote de dimanche devraient permettre de clarifier la lutte contre le terrorisme dont le premier a montré l'importance et le second les limites. Depuis le 11 septembre, toute la politique de Bush a consisté à faire de la nécessité de se protéger des fous dangereux de la mouvance islamiste un argument d'autorité contre quiconque aurait l'audace de ne pas marcher au rythme de la droite américaine. L'antiterrorisme est devenu le mot de passe publicitaire d'un double réalignement : celui des Etats-Unis sur la fraction la plus conservatrice de son opinion et celui du reste du monde sur Washington comme l'a prouvé l'affaire irakienne. Aznar s'est montré un adepte enthousiaste de ce credo spécieux qui confond l'antiterrorisme, tâche urgente qui doit être menée avec un calme implacable, et l'antiterrorisme, idéologie claironnante.

Les Européens ont décidé d'unir leurs forces face à une menace dont personne ne peut plus douter qu'elle le concerne directement et pas seulement par alliés interposés. Cette union est la moindre des choses - tout au plus peut-on s'étonner que cette entente puisse laisser encore à désirer trente mois après le 11 septembre. Face à un ennemi mobile d'un bout à l'autre de la planète, seule une collaboration internationale la plus large peut se révéler efficace, le pool européen n'étant qu'un des niveaux fonctionnels dans un ensemble plus vaste qui inclut au premier chef les Etats-Unis eux-mêmes. Mais il doit être clair que, même si une part de ce travail est destinée par nature à rester secrète, les règles de base des démocraties doivent s'appliquer et donc la première d'entre elles : la transparence des actes gouvernementaux. Si l'antiterrorisme sert au contraire à tricher, comme l'attitude d'Aznar, après Bush et Blair, a pu le laisser penser aux Espagnols, il faut espérer que ceux-ci inspireront leurs voisins dans l'art opportun de congédier les manipulateurs.

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Al-Qaeda ou ETA, la double piste
Libé, jeudi 11 mars 2004, Par Jean-Hébert ARMENGAUD et Marc SEMO.

L'attentat de jeudi a été immédiatement attribué par le gouvernement espagnol à l'organisation séparatiste basque ETA. Celle-ci ne revendique généralement ses crimes que plusieurs semaines après, ce qui entretient le doute alors que divers indices, dont une revendication d'Al-Qaeda, renforcent l'hypothèse du terrorisme islamiste.

Un attentat d'ETA était-il prévisible ?

Le ministère de l'Intérieur espagnol avait placé ses services antiterroristes en «état d'alerte maximum». ETA a en effet l'habitude d'«intervenir» dans les campagnes électorales, parfois par des effets d'annonce d'«initiatives politiques», mais le plus souvent par des attentats meurtriers. Depuis le retour de la démocratie, après la mort de Franco en 1975, les campagnes électorales ont systématiquement été gangrenées par l'ETA qui cherche à monopoliser le débat politique.

Selon des sources policières citées récemment par «El Pais», ETA avait l'intention de «se montrer» durant la campagne avec «un attentat ou au moins une tentative d'attentat». Mais personne ne s'attendait à une telle action, sans précédent par son ampleur, ses cibles et son modus operandi dans l'histoire de l'organisation, si sa responsabilité était confirmée. L'explosif utilisé dans ces attentats, la dynamite, est celui qu'emploie habituellement ETA et il s'agirait de titadyn, cette dynamite industrielle volée en France. Les dernières tentatives de l'organisation armée accréditent cette piste.

Le 24 décembre à San Sebastian, la police arrêtait deux membres d'ETA qui s'apprêtaient apparemment à faire exploser un train rapide de la ligne Irún-Madrid. Les deux hommes transportaient une valise, ou un «sac à dos piégé», d'une trentaine de kilos de titadyn. Un bémol cependant : l'explosion du 24 décembre avait semble-t-il été programmée une demi-heure après l'entrée en gare de Madrid, une fois les voyageurs descendus du train. Deux mois plus tard, la police arrêtait deux autres membres d'ETA qui transportaient vers Madrid une camionnette chargée de plus d'une demi-tonne d'explosifs, qui aurait pu provoquer «une explosion aux conséquences gravissimes», selon le ministre de l'Intérieur.

ETA est-elle capable d'un attentat d'une telle ampleur?

Si l'hypothèse ETA se confirmait, ce serait la première fois que l'organisation organise un attentat, dit aveugle, d'une telle ampleur. Elle a d'abord ciblé ses victimes dans le monde de la police, de la garde civile ou des représentants de l'Etat (ministres, préfets). Elle a étendu sa cible aux élus politiques locaux et aux journalistes depuis 1997 et l'enlèvement et l'assassinat de Miguel Angel Blanco, jeune conseiller municipal basque du Parti populaire. Cette nouvelle stratégie a été qualifiée dans la logomachie idéologique indépendantiste de «socialisation du conflit».
En 1987, un attentat contre un hypermarché de Barcelone avait fait 21 morts parmi les clients. Mais ETA a toujours affirmé qu'elle avait averti la police de la présence d'une bombe et que celle-ci n'avait pas évacué à temps le centre commercial. Par ailleurs, quelques heures à peine après l'attentat de Madrid, Batasuna, la branche politique (interdite) d'ETA, a condamné le «massacre»: «La gauche indépendantiste basque n'envisage même pas l'hypothèse qu'ETA puisse être derrière ce qui est arrivé aujourd'hui à Madrid», a affirmé Arnaldo Otegi, porte-parole de Batasuna. Ce serait la première fois de son histoire que le parti indépendantiste condamnerait un attentat d'ETA si l'organisation armée en était responsable.

La piste islamiste est-elle crédible?

La découverte à Alcala, d'où sont partis les trains, d'une cassette avec des versets du Coran et sept détonateurs dans une camionnette volée donne un certain crédit à cette hypothèse. Une lettre arrivée au journal «Al-Qods al-Arabi» de Londres a par ailleurs revendiqué au nom d'Al-Qaeda ces attentats ainsi que celui, à demi raté, commis la veille contre le siège d'une loge maçonnique d'Istanbul. La série d'explosions simultanées de Madrid rappelle en effet les méthodes du terrorisme «djihadiste», et l'Espagne est un pays cible en raison de son alliance avec les Etats-Unis en Irak. «Nous nous réservons le droit de riposter au moment et en lieu opportuns contre tous les pays participant à cette guerre injuste, en particulier la Grande-Bretagne, l'Espagne, l'Australie, la Pologne, le Japon et l'Italie», martelait Oussama ben Laden dans un message sonore diffusé le 18 octobre sur la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira, et d'autres responsables d'Al-Qaeda ont depuis réitéré ces menaces. Les Espagnols ont déjà payé un lourd tribut sur le terrain, avec l'assassinat, le 9 octobre à Bagdad, d'un diplomate et responsable du renseignement. Le 29 novembre une embuscade coûtait la vie à une équipe de sept agents des services secrets de Madrid.

L'Espagne a en outre longtemps constitué une importante base arrière pour le terrorisme islamiste. Le juge Baltasar Garzon affirme que «la cellule espagnole d'Al-Qaeda» aurait joué un rôle majeur dans la préparation des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Mohamed Atta, présenté par les autorités américaines comme le chef des kamikazes, aurait séjourné à Tarragone en juillet 2001. C'est là que se serait tenu un ultime sommet avec de hauts responsables de la mouvance d'Oussama ben Laden. L'enquête du juge madrilène a entraîné l'arrestation de 44 personnes, dont la plupart ont néanmoins été ensuite remises en liberté, faute de preuves. Plusieurs enquêtes françaises sur les filières islamistes ramènent aussi à l'Espagne, notamment celle sur le réseau Beghal qui projetait en 2001 un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Le territoire espagnol n'est plus un sanctuaire et cela aurait pu inciter l'organisation à réactiver des cellules terroristes jusque-là «dormantes».

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L'homme politique le plus travailleur d'Europe

 

Le boeuf appelle l'âne un cocu
(proverbe Italien: Il prend ses grandes oreilles pour des cornes).

Berlusconi accuse ses semblables.

Il Corriere dela siera : "Politiques: voleurs!", tempête Berlusconi. Le premier ministre accuse : il ne travaillent pas, comment font-ils pour avoir des villas et des bateaux ?


Notre Commentaire: Nous nous interrogeons sur la provenance de la fortune personnelle du si honnête M. Berlusconi, au si beau sourire électoral. L'aurais-t'il amassée en travaillant nuit et jour depuis l'âge de 14 comme garçon de café ? Ou l'aurais-t'il gagnée à un tirage exceptionnel du Loto ? A moins qu'il n'ait trouvé une martingale pour gagner à coup sur au casino ? Comme on dit en Italie, "A bon entenditore, poche parole": A bon entendeur, salut.


Protestations des partis politiques "Polo" et "Ulivo".

L'Unita: Il veut détruire la République dans le silence des institutions. Berlusconi annonce que les hommes politiques n'ayant pas d'industries sont tous des voleurs. Après l'appel à l'évasion fiscale, après le vote de confiance sur ses entreprises, il pousse au désordre civil.
Il Tempo
: Ils sont 52 parlementaires ayant une profession
déclarée. Berlusconi: "Certains politiciens vous vole votre argent. Ils ne savent pas ce qu'est le travail, mais ils ont des bateaux et des villas à la mer."
Il Foglio
: Berlusconi Tempête.
Il Messagerro
: Le cyclone Berlusconi : les politiques voleurs.
Il Riformista : Seul Follini résiste au Cavalier de l'antipolitique.
La Republica : Berlusconi : les politiciens volent. Tourmente sur le premier ministre. Même l'Udc se révolte.
Libero : Berlusconi se déchaîne : "Hommes politiques fainéants et voleurs".
La Stampa : Berlusconi contre les politiciens professionnels. Ils caquètent beaucoup et volent l'argent. Follini : plus de respect.

7 février - En homme libre, Vittorio Feltri écrit entre autre :
Quant à la réforme de la loi électorale, ajoute Fini, il est
indispensable de l'éviter puisque la partie est déjà commencée. Les mêmes concepts, grosso-modo, sont déja exprimés comme volonté politique (par l'Udc). Et c'est à ce moment que le premier ministre perd patience et voit rouge. Il attaque à grand voix: "Vous les ex-démocrate-chrétiens m'avez cassé les joyeuses. Vous me les avez cassés vous et votre secrétaire Follini. Assez de la vieille politique. Je connais vos méthodes d'irresponsables. Offrez des faveurs ici et là et ensuite vous ramassez des votes, mais je vous dénonce, vous ne vous en tirerez pas à bon compte, je vous mettrais en pièces. Je sais utiliser les télévisions et je les utiliserais. C'est clair ? Vous m'avez brisé les précieuses. Je ne me fais pas massacrer deux ans et demi pour ensuite finir comme une poule chinoise. Si nous continuons comme ça on va à la catastrophe, vous le comprenez oui ou non, affairistes que vous êtes?".

(texte original, en Italien)

     
 

 

Mille chercheurs démissionnent au nez et à la barbe de Raffarin
Libé, vendredi 06 février 2004, Par D. Dq.

Réunis en assemblée générale, les patrons de laboratoire ont annoncé mardi l'abandon de leurs responsabilités administratives • Le matin, le Premier ministre défendait sa politique dans «Libération»

«Les directeurs de labos ont tenu leur parole.» C'est ainsi que Jean Salamero (Institut Curie), porte -parole du collectif «Sauvons la recherche», a salué la décision des chercheurs. «Plus de 1.000 directeurs de labos et chefs d'équipe sont démissionnaires.» Réunis en assemblée générale à l'Hôtel de Ville de Paris, tandis que 1.500 chercheurs manifestaient à l'extérieur, les 1.100 participants à la réunion ont voté à main levée l'abandon de leur ta^ches administratives avant de confirmer leur décision par écrit. Ils ont aussi décidé de rédiger une lettre ouverte au président Jacques Chirac.
Peu avant, près de deux cents directeurs de laboratoires et responsables d'équipes scientifiques avaient annoncé leur démission, par courrier électronique ou par fax.
Alain Trautmann, le porte-parole du collectif «Sauvons la recherche», a lancé un appel aux laboratoire pour qu'ils se déclarent «labos en lutte». «Il ne s'agit pas d'arrêter le travail, mais de multiplier les actions», comme l'arrêt de toute relation avec le ministère de la Recherche, a-t-il ajouté. Alain Trautmann a indiqué également qu'une nouvelle journée d'action serait organisée le vendredi 19 mars. Tandis qu'à Strasbourg, l'un des grands pôles scientifiques français, une manifestation a rassemblé ce matin 1200 chercheurs sous la neige.

«J'ai été très déçu par les déclarations du Premier ministre (...) notre sentiment c'est qu'il y a des forces vives sacrifiées», a estimé Claude Kedinger, directeur démissionnaire d'une unité mixte de recherche dans le domaine des biotechnologies, ajoutant qu'à Strasbourg, près de 80% des responsables de labos de biologie sont prêts à démissionner de leurs fonctions administratives. Dans une interview accordée à «Libération» ce matin, Jean-Pierre Raffarin a tenté de défendre les concessions accordées aux chercheurs depuis le début du conflit, tout en se refusant à un «marchandage à la petite semaine». Le principal point d'achoppement réside dans la création cette année de 550 nouveaux postes en contrats temporaires, que les chercheurs veulent voir transformer en postes permanents.
Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a réaffirmé de son côté mardi sur RTL que l'équipe Raffarin était «hypermobilisée» sur ce dossier, ajoutant qu'«aucun gouvernement précédent n'avait mis autant d'ambition, de moyens et de détermination» pour ce secteur.

D.Dq (avec AFP)

(source)

 


Devinette: Ce chercheur au CNRS, spécialiste des matériaux supraconducteurs,
 est passé à la télé. Dans quelle émission ? Réponse.

 

 

Le CSM rappelle Chirac à l'ordre
Libé, vendredi 06 février 2004, Par Armelle THORAVAL.

Fronde au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) contre l'Elysée. Fait rarissime, l'institution a publiquement «regretté», hier, de ne pas avoir été consultée avant la création par Jacques Chirac de la mission d'enquête administrative dans l'affaire des pressions présumées sur les magistrats de Nanterre. Après les révélations de Libération et du Parisien sur les écoutes et autres serrures forcées dont auraient été victimes les trois juges pendant qu'ils rédigeaient leur décision sur Alain Juppé et les emplois fictifs du RPR, l'Elysée, dans la précipitation du week-end dernier, avait sorti de son chapeau une mission d'enquête administrative sur les faits dénoncés par ces trois magistrats, Catherine Pierce, Alain Prache et Fabienne Schaller. Le CSM n'a pas goûté l'initiative qui, selon lui, cherche à le court-circuiter alors qu'il lui revient fonctionnellement de se pencher sur les dysfonctionnements de la Justice. Réunis quai Branly hier après-midi, ses membres ont donc décidé de marquer leur courroux. La discussion a été très vive et a débouché sur l'adoption à la majorité des membres d'un communiqué, lu par le juge Valery Turcey sur les marches de l'institution : «Le CSM rappelle qu'il lui revient d'assister le président de la République dans son rôle de garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire, conformément à l'article 64 de la Constitution.» Traduction : Monsieur le Président, vous vous êtes placé hors des clous de l'Etat de droit.

Dès lundi, plusieurs d'entre eux avaient commencé à se téléphoner, hésitant sur l'attitude à prendre : démissionner ? Prendre une position publique ? Mercredi soir, entre membres du CSM, les conversations ont été nourries. Décision a été prise d'attendre les explications de Laurent Le Mesle, Denis Rapone et Patrick Hubert, respectivement conseillers techniques de Jacques Chirac et de Jean-Pierre Raffarin et directeur de cabinet de Dominique Perben, reçus hier après-midi par l'institution. Seul Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à Montpellier, avait devancé l'appel. «Dans l'Etat de droit, on ne crée pas du fait du prince une institution hors de celles prévues», expliquait hier dans le Monde ce membre du CSM désigné par l'ancien président de l'Assemblée, Raymond Forni. Il regrettait également la charge menée contre le jugement de Nanterre qui a déclaré Alain Juppé coupable de prise illégale d'intérêts. Jugement que Dominique Rousseau considère comme «techniquement, juridiquement, irréprochable».

Suspicion. Avec la «mission» administrative confiée à trois hautes personnalités incontestables, le vice-président du Conseil d'Etat, Renaud Denoix de Saint-Marc, le premier président de la Cour de cassation, Guy Canivet, et le premier président de la Cour des comptes, François Logerot, l'Elysée espérait déminer l'effet scandaleux de la révélation du climat dans lequel les trois magistrats de Nanterre ont dû travailler. Mais le soupçon du monde judiciaire, c'est qu'il s'agit aussi pour le pouvoir de maîtriser les conclusions de l'enquête, voire de démontrer que les juges n'ont pas pris sereinement leur décision. A Nanterre, le Syndicat de la magistrature et l'Union syndicale des magistrats dénonçaient d'ailleurs hier «le climat volontairement créé pour induire une suspicion indigne sur la décision de ces collègues».

Apprentis sorciers. En optant pour cette mission administrative, pour cet «Ocni», objet de contrôle non identifié, l'Elysée a fait le pas de trop pour un Conseil supérieur de la magistrature déjà remonté. Refus de Dominique Perben de se conformer à ses avis dans les nominations de procureurs, intervention dans les dossiers sensibles sans presque plus de dissimulation, volonté du gouvernement de remettre au pas la justice: tout, dans les mois récents, a été motif d'agacement. De nombreux membres du Conseil étaient lassés d'«avaler des couleuvres». La mission est donc la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. «Quand on veut jouer aux apprentis sorciers, on sait ce que l'on risque», commentait hier un membre du CSM. Les trois magistrats de Nanterre, eux, se sont rendus hier à la convocation de la mission, dans les locaux de la Cour de cassation. Ils ont indiqué qu'ils ne pouvaient s'exprimer, puisqu'une information judiciaire est en cours et que le CSM est seul compétent. La mission est donc sans issue. Et sans légitimité.

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Au revoir M. Juppé!

  Alain Juppé, un chef de parti partant
Libé, mardi 03 février 2004, Par Colette GOINERE (à Bordeaux) et Thomas LEBEGUE.

L'ex-Premier ministre, qui s'exprimera ce soir au 20 heures de TF1, s'est dit hier à Bordeaux «respectueux de la justice».

Sa décision est prise. «Je suis respectueux de la justice», a-t-il dit hier à ses amis bordelais. En logique, cela devrait pousser aujourd'hui Alain Juppé à annoncer devant le groupe UMP à l'Assemblée, puis au journal de 20 heures de TF1, qu'il prend du champ par rapport à la vie politique. Quittera-t-il ou non la présidence de l'UMP, son mandat de député et celui de maire de Bordeaux ? Rien ne l'y oblige, puisqu'il a fait appel de la décision du tribunal de Nanterre qui l'a condamné, vendredi, à dix-huit mois de prison avec sursis et dix ans d'inéligibilté dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Et tous les chiraquiens le poussent à ne rien céder, Jacques Chirac en tête, qui a rendu hommage à son dauphin, hier à Marseille. Récit de la dernière journée d'avant l'annonce.

8 h 30, arrivée à la mairie de Bordeaux

Durant toute la journée d'hier, Alain Juppé s'est appliqué à faire «comme si». A 8 h 30, l'ancien Premier ministre arrive à pied à la mairie de Bordeaux. Aux photographes qui l'attendent depuis un bon moment, il lance : «Je vais travailler toute la journée.» Un membre de son état-major confirme que cette réunion hebdomadaire s'est déroulée comme prévue. Hugues Martin, son premier adjoint, lui redit, «au nom de tous», son «soutien total et indéfectible». En réponse, le maire se dit «touché» mais informe ses proches de son intention de «réserver ses déclarations pour le national».

L'ami Darcos très présent

Toute la matinée, Xavier Darcos, grand ami de Juppé et chef de file de l'UMP aux régionales en Aquitaine, fait la navette entre sa permanence de campagne et la mairie. Le ministre a «une conversation entre amis» avec Juppé qui lui paraît «clair, déterminé, stoïque», avec la volonté de «parler des choses concrètes et de ne pas s'étendre sur lui-même». La preuve : le député-maire de Bordeaux refuse d'abord de cautionner un «comité de soutien» lancé par les élus et sympathisants UMP de Gironde. Il se laisse finalement convaincre et en «valide le principe», selon un proche.

11 heures, Chirac parle de «respect» à Marseille

Au même moment, à onze heures, en déplacement officiel à Marseille, Jacques Chirac lui rend un vibrant hommage public. D'une voix hésitante, chargée d'émotion, le chef de l'Etat affirme que la France avait «besoin d'hommes de (la) qualité» d'Alain Juppé, pour qui il conserve «amitié, estime et respect». Pour mûrir son choix, Juppé peut s'appuyer sur ses troupes.

Midi, un millier de Bordelais écoutent leur maire

L'enceinte de la mairie de Bordeaux est pleine à craquer, à midi. Les élus UMP se pressent dans la cour d'honneur où quatre anciens combattants en uniforme, drapeau serré contre la cuisse, ont pris place. «On est là parce qu'on a un partenariat avec la mairie. Chaque fois qu'il y a un événement, on vient», précise l'un d'eux. Le tout-Bordeaux débarque. Plus d'un millier de personnes se massent dans la cour. Les slogans fusent : «Tiens bon, Juppé !», ou encore «Juppé pour la France !». Certains exhibent des pancartes où est écrit «Juppé, reste avec nous». Le maire, très pâle, s'avance alors sur le perron, son épouse, Isabelle, à ses côtés. Sous le coup de l'émotion, il se mord les lèvres. «Je traverse des moments difficiles. Ce qui compte, c'est de ne pas être seul. Il y a d'abord Isabelle, il y a vous tous...» Il s'arrête un temps, ému. Il rappelle qu'il veut «être au service de la Nation, de (sa) ville». Puis annonce qu'il «a bien réfléchi». «Je dirai demain à toutes les Françaises et aux Français, sans doute devant les télévisions, ce que j'ai décidé. Vous comprendrez que d'ici là je le garde pour moi.» «Restez, restez !», scande la foule UMP. Mais Juppé repart. A pied, comme il était venu. Il rejoint les locaux de la communauté urbaine de Bordeaux où il préside une réunion après le déjeuner. Avant de rallier Paris en fin d'après-midi.

A Paris, Delanoë met le feu aux poudres

Dans la capitale aussi, le nom de Juppé était sur toutes les lèvres, hier, dans les couloirs de l'Hôtel de Ville. En marge du conseil de Paris, Bertrand Delanoë a mis le feu aux poudres en dénonçant un «système de détournement de fonds publics au profit d'un clan». Le maire de Paris a exigé la «restitution des salaires des employés fictifs qui s'élèvent à quelques millions d'euros. Je trouverais logique que l'UMP, héritier du RPR, paye aux Parisiens la dette de ce qui leur a été volé». Leader de l'UMP parisienne, Claude Goasguen a mal pris cette attaque contre un de ses anciens patrons à la mairie: «Delanoë ferait mieux de se rappeler qu'avant le système RPR, il y a eu le système PS dont il était partie prenante !» Il y aurait donc bien eu un «système RPR»?

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  Des juges menacés et harcelés
Libé, samedi 31 janvier 2004 - Par Fabrice TASSEL.

Effractions, écoutes, menace de mort, des magistrats sous pression.

En apparence ce n'était que quelques mots. Alors qu'elle entame la lecture du jugement, vendredi, la présidente Catherine Pierce glisse une précision plutôt inhabituelle. Les avocats n'auront une copie complète de la décision que dans quelques jours, car, dit la magistrate, «l'outil informatique du tribunal ne garantit pas la confidentialité». Jusqu'au dernier instant, le jugement a été conservé hors du système informatique interne, d'où ce retard pour les prévenus. Depuis des semaines, Catherine Pierce a, en compagnie de ses assesseurs Alain Prache et Fabienne Schaller, vécu sous une pression qui fait froid dans le dos : bureaux fouillés, écoutes téléphoniques, menaces de mort... (suite)

 


 

  La résolution de l'ONU sur l'Irak
Lettre ouverte à Jacques Chirac.

29.09.2003 - Inquiet de voir la France soutenir au Conseil de sécurité une prochaine résolution états-unienne sur l'Irak, Youssef Aschkar, ancien président du parti laïque libanais, s'adresse au président Chirac. Il lui demande de tenir bon et de ne pas laisser Washington poursuivre sa fuite en avant : dégager les États-Unis du bourbier irakien, c'est les autoriser à déplacer leur guerre perpétuelle vers d'autres pays du Proche-Orient.

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Notre commentaire: Contrairement à certaines idées reçues, il paraîtrait que le bruit court que la possibilité existerait éventuellement que peut-être la France ne serait pas une supernova du paysage mondiale.
Par contre, c'est une démocratie: le droit au rêve est reconnu.

 


 

  Andreotti acquitté dans un procès pour complicité avec la mafia.
04.05.2003.

L'ancien chef de gouvernement italien Guilio Andreotti, 84 ans, a été acquitté vendredi par la cour d'appel de Palerme de l'accusation de complicité avec la mafia. Andreotti était accusé d'être entré en relation dans les années 1970 avec Cosa Nostra pour favoriser la démocratie chrétienne en Sicile. Un repenti célèbre, Nino Guifre, considéré jusqu'à son arrestation en avril 2002 comme bras droit du patron de la mafia sicilienne, Bernardo Provenzano, a lui aussi accusé Andreotti d'avoir eu des contacts avec Cosa Nostra.

Néanmoins, Andreotti ne s'en tire pas à si bon compte puisque la cour d 'appel de Pérouse l'a condamné, en novembre 2002, à 24 ans de prison pour complicité de meurtre d'un journaliste en 1979. Parallèlement, un proche de Berlusconi, Cesare Previti, a été condamné à 11 ans de prison en début de semaine pour corruption de magistrats.Poursuivi pour la même affaire, Berlusconi n'a pas assisté à l'audience pour présider le conseil des ministres. Les vaches sont donc bien gardées ! ! !

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  Silvio Berlusconi à nu devant les juges
Libé, mercredi 14 janvier 2004.

La Cour constitutionnelle italienne a invalidé la loi accordant l'immunité au chef du gouvernement.

Le Cavaliere a perdu son armure judiciaire. En juin, à la veille du semestre italien de présidence européenne, le chef du gouvernement s'était très opportunément offert une immunité pour échapper au procès dans lequel il est accusé de corruption. Coup de théâtre : hier, la Cour constitutionnelle a solennellement déclaré que la loi, adoptée au pas de charge par sa majorité, est «illégitime». Saisis par le parquet de Milan, les juges ont ainsi estimé que le texte octroyant une immunité pour les cinq plus hautes autorités de l'Etat ­ à savoir le chef de l'Etat, les présidents de la Chambre des députés et du Sénat, le président de la Cour constitutionnelle et le président du Conseil ­ ne respectait pas deux points de la Constitution. En particulier l'article 3 qui affirme le principe d'égalité des citoyens devant la loi. (suite)

 


 

  Procès Berlusconi : le parquet veut saisir la Cour constitutionnelle
AFP - jeudi 26 juin 2003

MILAN (AFP), le 25-06-2003 Le parquet de Milan (nord) chargé de juger Silvio Berlusconi pour corruption présumée de magistrat a demandé mercredi que la Cour constitutionnelle soit saisie d’un recours contre la loi lui ayant récemment accordé l’immunité en tant que chef du gouvernement.

"La loi reste valable et continue à s’appliquer tant que la Cour n’aura pas rendu son arrêt, ce qui peut prendre plusieurs mois", a précisé le service de presse de la Cour constitutionnelle italienne à Rome.

"Cette loi est ouvertement anticonstitutionnelle et en opposition avec les principes cardinaux de notre Constitution", a déclaré le procureur Ilda Boccassini, à la reprise du procès mercredi matin, en l’absence de l’accusé.

Son collègue, le procureur Gherardo Colombo a cité plusieurs principes fondamentaux que la nouvelle loi viole selon lui, comme l’égalité entre les citoyens.

Il a souligné que la Constitution n’accordait aucun privilège aux ministres, ni au président du Conseil en cas de délits ou de crimes de droit commun.

"Aujourd’hui, nous sommes en train de parler d’un procès qui ne se fera plus", a ajouté Mme Boccassini en faisant référence aux délais de prescription.

Le parquet de Milan a versé au dossier un mémoire reprenant tous les éléments réunis en un an et demi d’audiences, a-t-elle annoncé.

Le document a été rédigé "pour éviter la moindre insinuation et que ne soient lancées des tonnes de boue sur le parquet", a-t-elle précisé.

"Ce n’est pas très grave si je suis délégitimée et menacée chaque jour. Ce n’est pas un problème lié à ma personne mais à la position que je représente, c’est-à-dire l’accusation publique", a-t-elle déclaré.

Le procès a donné lieu à des attaques très dures contre les juges milanais que Silvio Berlusconi accuse d’être politisés.

Le chef du gouvernement ne s’est pas présenté au tribunal, contrairement à ses engagements, ses avocats ayant jugé sa présence inutile.

"Avant la déclaration suspendant le procès, une ou toutes les parties peuvent demander à discuter de la conformité de la nouvelle loi avec la Constitution. Dans ce cas, le tribunal devrait décider si la question est fondée ou non et éventuellement saisir la Cour constitutionnelle", avait expliqué Me Niccolo Ghedini, un de ses défenseurs.

Le Parlement vient de voter en un délai record une loi protégeant le chef du gouvernement en accordant une immunité aux cinq plus hauts responsables de l’Etat italien --chef de l’Etat, chef du gouvernement, présidents de la Chambre des députés, du Sénat et de la Cour constitutionnelle.

La nouvelle loi suspend les procès pénaux en cours dans toutes leurs phases pour tous les délits y compris ceux correspondants à des faits antérieurs à la prise de fonction et cela jusqu’à la fin de leur mandat.

Le texte a été signé vendredi dernier par le chef de l’Etat et publié samedi au journal officiel, permettant son entrée en application dès le jour suivant, dimanche 22 juin.

Silvio Berlusconi, 66 ans, propriétaire d’un empire qui va de la télévision à la banque en passant par le football, est accusé d’avoir acheté des décisions de justice lors d’une opération industrielle en 1985.

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